Test - Assassin's Creed 3 - 360/PS3


Éditeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft
Date de sortie : 31 octobre 2012


Bien de l'encre a coulé sous les ponts depuis les aventures d'Altaïr au temps des Croisades. En 2007, la nouvelle franchise d'Ubisoft a mis une véritable claque à toutes celles et ceux qui ont pu s'y essayer. Depuis, chaque année fut marquée du combat incessant entre l'ordre des Assassins et celui des Templiers. Après trois épisodes se passant dans la Rome Antique - et Constantinople - (personnellement, je n'ai jamais vraiment accroché à cette époque, malgré le charisme d'Ezio), Ubisoft Montréal a décidé de quitter le Vieux Continent pour accoster en Amérique. Assassin's Creed III se devait être l'opus du renouveau, tout en suivant la ligne de conduite établie par l'original. Inutile de le cacher plus longtemps, cette galette (enfin 2 si vous avez une 360) va faire date et s'affirme déjà comme le meilleur épisode de la licence. Le jeu de l'année ? La question mérite vraiment d'être posée. 


Par où commencer ? On va essayer de faire le plus simple et précis possible, tant il y a de choses à dire sur ce bijou signé Ubisoft. Après une courte séquence d'introduction, donnant quelques bases pour les nouveaux venus, on assiste au retour de Desmond et de sa fine équipe. 2012 oblige, on ne sera pas surpris de passer par la case "tutorial". Celle-ci, bien amenée, permet de se rendre compte des progrès en matière de gameplay et d'animations. Les mouvements sont encore plus fluides que dans le passé, donnant l'illusion qu'on peut faire ce qu'on veut du héros. Une fois que la synchronisation est effectuée, on se retrouve dans la peau d'un certain Haytham Kenway, un homme fort et posé, qui ne fonce jamais tête baissée. Dans sa manière de communiquer et dans son self-control, c'est un personnage qui intrigue. Ne vous étonnez pas d'assister à de longues phases de jeu avec cet avatar, le scénario mettant un peu de temps à démarrer. Pourtant, à la fin du premier acte, vous risquez d'être tout retournés. Assassin's Creed III vient bouleverser la narration. En terme d'immersion, le jeu débute fort puisqu'on commence son périple en plein cœur d'un opéra. Même si on se demande comment les spectateurs ne détectent pas Haytham à jouer les acrobates, il faut avouer que cette mise en bouche est savoureuse. Après un rapide assassinat, il est temps de déguerpir en évitant d'éveiller les soupçons sur sa triste personne. Une chose est sûre, on s'y croit et la manette va être très difficile à lâcher.

Immersion dans un livre d'Histoire

Après sa mission réussie, Haytham embarque à bord d'un navire qui se dirige vers Boston. L'occasion d'assister et de participer à des séquences qui vont dynamiser la structure du jeu. On se balade en fond de cale pour prendre la "température" des marins et des badauds qui peuplent le vaisseau. Chacun vaque à ses occupations, donnant une impression de vie comme ce fut rarement le cas dans une œuvre vidéoludique. Sans révéler quoi que ce soit, ce long voyage est particulièrement bien retranscrit avec une tempête à braver et un vaisseau à semer. On en prend plein les mirettes jusqu'à l'arrivée à Boston. Une fois sur place, la baffe est encore plus radicale, avec une véritable ville virtuelle. Les gens discutent, braillent, travaillent, les enfants jouent, les chiens errent... on sent qu'Ubisoft maîtrise vraiment la notion de foule, comme on a pu le voir notamment avec la tarte de l'E3 : Watch Dog. Là, on est véritablement saisi par la beauté de cette ville américaine du XVIIIème siècle. Le tout est magnifié par des couleurs particulièrement bien choisies, avec des teintes pastels souvent sublimes. Malgré l'aliasing apparent, on apprécie le soin apporté aux détails et l'incroyable travail de reconstitution. Assassin's Creed III est une démonstration visuelle et sonore. Mais revenons à notre cher Haytham. On participe donc à une multitude de missions avec ce même héros. Entre deux objectifs, il est possible de s'adonner à plusieurs passe-temps, comme un jeu de société ou la recherche des pages de l'Almanach d'un certain Benjamin Franklin. Pour se balader en ville, il est tout à fait possible de monter sur un cheval histoire d'aller un peu plus vite. De mission en mission, Haytham façonne une vraie équipe. Tous ses membres auront une importance capitale dans la suite du scénario. Entre action, infiltration, sabotage, escorte, chasse... Assassin's Creed III livre une copie quasi parfaite. Bien entendu, de multiples quêtes annexes ponctuent les déplacements de notre brave gars, celles-ci se faisant de plus en plus nombreuses au fil de la progression. Mais pour comprendre, il faut parler du vrai héros de cette aventure : Ratonhaké:ton, alias Connor. 

Anatomie d'un coeur déchiré

Mi-indien (Mohawk), mi-britannique, ce garçon vit une enfance difficile jusqu'à grandir et développer l'expérience d'un véritable assassin. Et croyez-bien qu'on ne revêt pas le costume blanc d'un simple coup de tomahawk. On participe à une vraie initiation au cœur de la forêt, avec tout ce qu'elle représente comme règles. Les animaux peuvent être chassés afin de les dépecer et récupérer leur viande et leur peau (pour ensuite les revendre et récupérer des bonus et autres items). Un grand nombre d'espèces peuple les bois, les falaises et les torrents de ces terres américaines. Pour les débusquer plus facilement, il est possible d'utiliser les indices laissés sur place, tels que leurs traces de pattes. Ubisoft a mis en place tout un écosystème et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça fonctionne à merveille. Avec Haytham, les déplacements se font avec aisance, mais Connor est encore plus souple et agile. Avec lui, la cime des arbres peut devenir une seconde nature, et on prend d'ailleurs un malin plaisir à se grimer en Tarzan (mais avec plus de classe), tout en profitant des superbes animations. Au fil de l'aventure, on va de rencontre en rencontre, jusqu'à revivre des pans entiers de l'Histoire américaine, comme la célèbre Tea Party. Assassin's Creed III prend le joueur et ne le lâche plus. Encore plus nerveux et varié que ses prédécesseurs, le jeu profite, comme expliqué plus haut, des phases en navire (et également une séquence de vol avec un aigle) mais aussi de passages très forts avec Desmond (qui gagne en charisme, il était temps !). Là où les autres épisodes étaient un peu lourdingues à ce niveau, Assassin's Creed III pousse le vice jusqu'à un niveau où l'on surplombe Manhattan. Juste somptueux et grisant !

Le lourd apprentissage 

Jeune indien fougueux et naïf, le désormais nommé Connor va parvenir à convaincre un vieil homme, appelé Achilles, qui va tout lui apprendre. Si le scénario s'appuie toujours sur la lutte fratricide entre les Assassins et les Templiers, la mise en scène est beaucoup plus travaillée et l'intrigue est mieux racontée. Dès les premiers pas de Connor, on reste stupéfait devant le réalisme de l'environnement, avec le paysage à perte de vue, les falaises, les passages dans les grottes, dans les bois, dans l'eau... En fait, c'est simple, on n'a qu'une envie, c'est grimper pour avoir le plus beau panorama. Et que dire des effets spéciaux, avec la fumée, la poussière, la mer déchaînée, les torrents, la végétation, les ombres, la neige... le tout porté par des lumières à tomber. Assassin's Creed III est déjà une telle tarte sur consoles, qu'on n'ose imaginer ce que ça va donner sur PC (22 novembre). Proposant plusieurs zones (il est possible de se rendre rapidement d'une zone à une autre et Boston n'est pas la seule ville disponible dans le jeu) aux environnements très variés, le titre d'Ubisoft possède une durée de vie plus que convenable, qui peut être plus que doublée avec les quêtes annexes. Pour le multi, ceux qui se sont éclatés avec celui de Brotherhood se retrouveront en terrain conquis. Les maps possèdent un level design excellent et il est toujours possible de se la jouer furtif, voire d'humilier ses adversaires. On note d'ailleurs la présence d'un mode Coop jusqu'à 4 joueurs, appelé la Meute, où on lutte en équipe contre l'IA. Sinon, pêle-mêle, nous avons oublié de citer les combats contre certains animaux féroces (ours, élan, puma...), les quelques QTE qui ponctuent l'aventure, les affrontements avec les "tuniques rouges" encore plus instinctifs qu'auparavant (et parfois hallucinants dans les mouvements). On retrouve la vision de l'aigle, les sauts de l'ange, le radar ou encore l'intelligence artificielle assez redoutable (malgré quelques couacs). Il faut également noter que les passages en navire sont encore plus jouissifs avec Connor, dans la mesure où on peut réellement prendre la barre et donner l'ordre de faire parler la poudre. Assassin's Creed III est une merveille à quasiment tous les niveaux, on peut même caresser les chiens en ville ou donner à manger aux cochons. Quelques bémols cependant : l'aliasing assez persistant et certaines errances dans les scripts (il m'est arrivé de devoir recharger un dernier checkpoint car le script était bloqué). Il y a également un léger clipping sur certains éléments du décor et sur les personnages dans les rues. On regrette parfois de trop grands nappes de brouillards (pour atténuer la "souffrance" de la console, véritablement poussée dans ses retranchements ultimes) et il est toujours rageant de se faire bloquer par le programme pour avoir franchi une zone non prévue. Mais franchement, à part ça... 

Assassin's Creed III, par sa variété, sa réalisation, ses bonnes idées par dizaine, sa mise en scène, son scénario ou tout simplement sa globalité est tout simplement un titre immanquable. Même sans avoir fait les autres, on ne peut être qu'happé par cette épopée au cœur du XVIIIème siècle. Les doublages français sont fantastiques et les musiques, certaines thèmes se situant dans la veine du film Le Dernier des Mohicans, sont absolument extraordinaires (vivement l'O.S.T !). Le passage du sauvetage de la rivière est vraiment exquis. Après Watch Dog à l'E3, Ubi livre une nouvelle bombe. On s'y attendait mais si, comme moi, vous êtes parvenus à éviter un max de trailers... vous n'allez juste pas en revenir. Moi qui n'avait pas trop accroché au trois derniers... j'ai été plus que conquis. Oui, il s'agit de mon jeu de l'année !


Liberté : État d'une personne ou d'un peuple qui ne subit pas de contraintes, de soumissions, de servitudes exercées par une autre personne, par un pouvoir tyrannique ou par une puissance étrangère. C'est aussi l'état d'une personne qui n'est ni prisonnière, ni sous la dépendance de quelqu'un. Avec Assassin's Creed III, vous allez revivre le joug des Britanniques sur le peuple amérindien, et la révolte des Colons américains, les fameux "Patriotes". Vous allez vivre les pressions que subissaient les habitants de la côte Est, le pouvoir allant jusqu'à leur voler tous les biens qu'ils possédaient. De la Tea Party à la Guerre d'indépendance, Assassin's Creed III revisite l'Histoire et nous transporte dans l'un des jeux cultes de ces dix dernières années. Pour ça, merci Ubisoft !



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